Texte: Chantal Quintin
4e sortie de bikepacking de l’été ! Quoi de mieux que d’explorer les vallées de la Haute-Gaspésie. L’année dernière, une boucle par les vallées de Marsoui et de Rivière à Claude nous avait grandement impressionnée. Ayant en tête cette aventure nous nous lançons cette fois ci vers les vallées de Manche d’Épée et de Gros-Morne (à ne pas confondre avec le Gros Morne de Terre-Neuve). Manche d’Épée est reconnue pour sa réserve écologique de 573 ha. Quant à Gros-Morne, Guy et moi n’avions aucune idée sur ce qu’elle pouvait nous réserver. Pour notre boucle, je trace sur un fond de carte ce qui est pour moi une valeur sûre, un chemin longeant chacune des vallées. Cette valeur sûre fut toutefois remise en question et ce dès la première journée de notre aventure !
Jour 1- Manche d’Épée vers le Lac au Diable
Premier objectif, la vallée de Manche d’Épée, jusqu’au Lac au Diable et possiblement campement le long de la Rivière-Madeleine. Les premiers kilomètres sont magnifiques et faciles à rouler, jusqu’à ce que nous atteignions une signalisation indiquant pont fermé !!! Nous continuons malgré tout (nous avons déjà rencontré des embuches qui nous apparaissaient pire que celle-ci: notamment des barrages de castor). À l’endroit du pont il y a longtemps disparu, la traversée de la rivière n’est pas problématique. Il n’y a qu’un mince filet d’eau dans le lit de la rivière. C’est toutefois le talus que nous devons franchir pour continuer notre chemin qui est plutôt imposant. La force légendaire de Guy se confirme. Il réussit à monter nos vélos chargés sur un talus instable (avec quelques sacres !). C’est à partir de ce point que la suite de notre parcours se complique. La présence d’herbe au genou et même parfois à la taille, le ravinement du sentier engendré par un régime torrentiel des cours d’eau nous amène à pousser les vélos sur plusieurs kilomètres. Arrivée au premier lac, nous apercevons un chalet et heureusement pour nous il y a présence de vie humaine . Le propriétaire nous informe que le chemin que nous voulons emprunter n’est plus praticable et ce depuis un bon moment ! Il nous conseille de suivre le chemin des éoliennes. Nous remontons sur nos vélos, avec en prime une vue sur les montagnes et les éoliennes. Nous nous rendons sans problème au Lac au Diable, une destination de villégiature connue par la pourvoirie du Camp de la Haute Madeleine. Malheureusement, la présence de nombreux chalets privés rend difficile son accès. Nous pouvons tout de même constater, comme le gardien le mentionnait que son eau est froide et turquoise. Nous continuons notre route vers la ZEC de la Rivière-Madeleine. Cette destination sera la dernière de notre journée. Nous trouvons un endroit magnifique pour passer la nuit le long de la rivière. La température de l’eau est parfaite pour la baignade et nous avons droit à un spectacle d’étoiles filantes (les perséides)!
Jour 2 – Gros-Morne suivi par Manche d’Épée pour retourner à l’endroit où nous avions laissé le véhicule.
La montée de la Rivière-Madeleine vers la route de l’Anse-Pleureuse menant à Murdochville est sportive. Heureusement les chemins improvisés que nous empruntons sont en très bonnes conditions. Nous avons décidé d’opter de rouler sur des chemins forestiers au lieu de suivre mon tracé afin de ne pas revivre notre première journée. Je retrouve ainsi le sourire de Guy lors d’une superbe descente sur près de 10 km dans la vallée de Gros-Morne. À la mi descente je me rends compte que j’ai perdu mon GPS ! Nous effectuons le chemin inverse mais Guy monte en flèche et fait quelques kilomètres de plus que moi pour retrouver le GPS, FIOU !
Gros-Morne est notre coup de cœur de l’aventure et ce pas seulement pour la descente. Cette vallée nous offre des points de vue magnifiques sur les montagnes avec un passage de quelques kilomètres dans une érablière. Ce secteur nous donne du courage pour la dernière étape de notre journée la montée entre Gros-Morne et Manche d’Épée par le chemin du SIA sous un soleil de plomb où nous suons notre vie.
Ces deux journées en bikepacking furent remplies de surprises. La vallée du Gros-Morne est notre plus grande surprise de par sa qualité de sentiers et sa diversité de paysages. Nous avons également été surpris de la quantité de chemins que nous avions croisés. Ceux-ci nous réservent sans aucun doute d’autres belles surprises. Toutefois la connaissance du territoire est un incontournable. Ainsi Gros-Morne et l’arrière-pays de la Haute Gaspésie, à la prochaine fois !
NOTE: Il serait beaucoup plus aisé d’atteindre le Lac au Diable via Le chemin du lac au Diable, accès via la 132 à mi-chemin entre Manche d’Épée et Madeleine plutôt que de monter dans la vallée de la rivière de Manche d’Épée.
Tracés GPX pour votre GPS